Füssli, entre rêve et fantastique

Peintre du fantastique, Johann Heinrich Füssli (1741-1825) a consacré son art à l’exploration du thème du rêve et, plus particulièrement, à celui du cauchemar.

Très tôt il puise son inspiration dans le théâtre shakespearien, s’intéressant tout autant aux figures terrifiantes des sorcières de Macbeth qu’au pouvoir envoûtant de la reine des fées du Songe d’une nuit d’été. Il transpose son goût pour le dramatique dans ses toiles, proposant des compositions dont les mises en scène, les costumes et les jeux de lumières s’inspirent du théâtre britannique de l’époque.

Dans la veine des œuvres de Shakespeare, il juxtapose le grotesque et le sublime et s’inscrit par là dans les prémices du mouvement romantique à l’instar de son contemporain Francisco Goya et du poète William Blake, dont il se liera d’amitié.

L’œuvre la plus emblématique de l’artiste est sans doute « Le Cauchemar » - tableau qui le consacre comme l'un des grands noms de la peinture anglaise et dont la force symbolique et esthétique  fascineront plus tard Freud, les surréalistes ou encore le cinéaste Ken Russell.  

Avec son exposition monographique, le musée Jacquemart-André propose de découvrir l’univers onirique de cet artiste singulier qui a été à l’origine esthétique du romantisme noir.