Matisse, comme un roman

Pendant un demi-siècle, Henri Matisse n'aura cessé de réinventer la peinture dans le but de créér  « un art d'équilibre, de pureté et de tranquilité », bouleversant ainsi tout le cours de l'art moderne. Au début des années 1900, il devient chef de file du fauvisme par sa reformulation radicale de la couleur et du dessin. Puis, sous l'influence du cubisme, il parvient jusqu'au seuil de l'abstraction avant de se redéfinir à nouveau dans les années 1930 lors de ses innombrables voyages. Il se consacre notamment à l'illustration des poèmes de Mallarmé, de Baudelaire et de l' « Ulysse » de Joyce. 
En 1947, Matisse signe l'une de ses oeuvres-clés: un livre d'art composé de gouaches découpées et de textes manuscrits au titre évocateur « Jazz ». En entrelaçant ainsi la plastique et le mot, « Jazz » se présente comme le dénouement d'une recherche qui aura marqué toute l'oeuvre de Matisse : celle d'un langage pictural fortement expressif d'où émane une intrication toute particulière entre texte et image. 
Pour célébrer les 150 ans de la naissance du peintre, le Centre Pompidou propose ainsi un parcours en neuf chapitres des oeuvres incontournables de Matisse sous l'angle de l'écriture: de ses innombrables réinventions et réécritures stylistiques à l'omniprésence de la littérature dans sa vie et son travail.