Christo et Jeanne Claude. Paris !

On les connaît pour avoir emballé le Pont Neuf en 1985, puis 10 ans plus tard ce fut le Reichstag. Interrogés en 1995 sur une définition de leur art, Christo et Jeanne-Claude rappelaient que leur projets contenaient des « éléments de peinture, de sculpture, d’urbanisme et d’architecture ». En outre, une forme d’art total, transformant notre perception du paysage urbain et la nature même du lieu sur lequel le couple jetait son dévolu. Si le Pont-neuf avait la vocation de nous porter d’une rive à l’autre, s’il était un élément historique parisien reproduit dans nombre d’oeuvres d’art, il passait en 1985 « du statut de sujet d’art à celui d’oeuvre ». Pour combien de temps ? Alors que les installations monumentales de Christo et Jeanne-Claude n’ont pas vocation à s'inscrire durablement dans la ville, c’est dans les souvenirs et l’imaginaire des passants qu’elles s’imprègnent.

Chaque emballage a toujours été réalisé de manière autonome, sans financement étatique ou privé. Ce sera le cas en avril 2020 à l’arc de Triomphe : 25 000 mètres carrés de tissu recyclable recouvriront ce monument emblématique parisien, du 6 au 19 avril. Ce projet colossal, réalisé par Christo (Jeanne-Claude étant aujourd’hui décédée) a été auto-financé par l’artiste grâce à la vente de ses oeuvres. Le projet, qui avait été pensé dès 1962 par le couple, résonne avec leur histoire personnelle. Agé de 83 ans, Christo et Jeanne-Claude sont réunis à l'affiche du Centre Pompidou autour d'une exposition consacrée à Paris et permettant de re-découvrir leur oeuvre.