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Petite histoire du Marais et de ses hôtels particuliers

Pour tout savoir sur l'histoire de l'un des meilleurs quartiers à visiter à Paris !

Vous vous creusez la tête à la recherche des meilleurs endroits à visiter à Paris, ou d'une idée de balade dans Paris en attendant la réouverture des musées ? 

Suivez-nous pour découvrir l'histoire de l'un des quartiers les plus emblématiques de la capitale: le Marais !  

 

Terres marécageuses et maraîchères, lieu d'installation d'ordres religieux et de résidences aristocratiques: le quartier du Marais a connu plusieurs vies! Après la Révolution, les biens aristocratiques et religieux sont nationalisés. Certains monuments furent ainsi démolis ou bien changèrent de fonction. Puis les rénovations haussmanniennes modifient assez peu le tracé médiéval des rues du Marais. En 1962, le quartier bénéficie finalement de la loi Malraux sur les secteurs sauvegardés. La plupart des monuments historiques qui nous sont parvenus sont aujourd'hui reconvertis et réhabilités parfois de manière originale et insolite : boutiques de luxe, fondation artistique, centre culturel ou encore restaurants se cachent dans ces murs... ! Par exemple, le magasin Uniqlo rue des Francs-Bourgeois est logé dans une ancienne usine, l'usine de la Société des Cendres construite au milieu du XIXème siècle ! 

 

Mais revenons un peu sur ce terme étrange, devenu la quintessence du chic mais aux origines qui le sont nettement moins: le mot de "Marais désigne en fait un quartier qu n'est réellement apparu qu'au XVIIème siècle pour désigner les marais du Temple à l’angle de la rue Vieille-du-Temple et de l’actuel boulevard des Filles-du-Calvaire, sur lesquels Henri IV voulait établir un nouveau quartier groupé autour d’une ‘‘place de France’’. Le projet fut néanmoins abandonné après l'assasinat du roi... mais le quartier commence à se remplir de maisons, et le terme de "Marais" prend de l'ampleur lui aussi et s'étend à une plus large part des quarties nords-est de Paris (avec la rue Oberkampf, le boulevard de Belleville, boulevards Beaumarchais et des Filles du Calvaire). Le projet meurt donc avec son instigateur, mais quelques rues ont tout de même eu l'occasion d'être percées: c'est la naissance de la rue de Bretagne, à l'initiative de particuliers, et du marché des Enfants Rouges. Ce dernier, le plus vieux marché alimentaire de Paris, doit son nom aux orphelins receuillis puis vêtus de rouge dans l'hospice de Marguerite de Navarre. 

 

Le couvent des Minimes 

Après ceux de Chaillot (1493) et de Vincennes (1588), le troisième couvent des Minimes (comme chacun sait, ordre fondé en 1452 par Saint François de Paule que Louis XI fît venir à Paris) est construit au nord de la place royale, sur une partie de l’ancien Hôtel des Tournelles, grâce au bon vouloir de Marie de Médicis. Le portail de l'église, commandé à François Mansart en 1657, met pas moins de vingt ans à être érigé par manque d’argent et l’église est seulement consacrée le 20 août 1679. Les bâtiments de l’abbaye sont acquis en 1790 par le citoyen Bernard qui les met en location. L’église est ensuite détruite en 1801 et le cloître transformé en 1813 en caserne de gendarmerie, qui sera reconstruite en 1925 et transformée en résidence et jardin en 2018. En ouvrant l'oeil au cours de votre balade, vous pourrez néanmoins apercevoir des vestiges du couvent: ainsi au 12 de la rue des Minimes, on voit bien la partie inférieure de l'un des deux pavillons qui terminaient la façade de l'église: pavillon qui a d'ailleurs conservé ses doubles pilastres d'ordre dorique. L'infirmerie du couvent est elle encore visible dans la cour, et sur la façade demeure un cadran solaire

 

Le Temple 

Fondé en 1119, l'ordre des Templiers installe sa maison mère à Paris avant 1146, année où une maison du Temple est attestée près de l'église Saint-Jean en Grève (à l'est de l'Hôtel-de-Ville). Dans la seconde moitié du XIIe siècle, il est en possession d'un domaine compris entre les rues Béranger, Vieille-du Temple, de la Verrerie et du Temple, où est élevé l'église primitive en forme de rotonde, puis un donjon et des bâtiments pour la vie d'une centaine de chevaliers. En 1288, Philippe le Bel leur permet d'ouvrir dans l'enceinte une porte, dite de Chaume, donnant sur le milieu de leur domaine avant de les expulser en 1307 et d'instruire contre eux un procès resté célèbre. Les biens et le terrain de l'abbaye du Temple sont alors confiés à l'ordre des Hospitaliers. Aujourd'hui le quartier du Temple est un micro-quartier à l'intérieur du Marais, comme en attestent les noms de rues (rue du Temple, rue Vieille-du-Temple...). 

 

L'Hôtel de Soubise 

Parmi les plus beaux hôtels particuliers du Marais et lieux les plus insolites de la capitale, l'hôtel de Soubise tient une bonne place! Bâti sur l'ancien hôtel de Guise, qui avait lui-même remplacé au XVIIème siècle l'hôtel de Clisson, il héberge aujourd'hui une partie des Archives nationales.En 1700, François de Rohan-Soubise et Anne de Rohan-Chabot acquièrent l'hôtel et le refondent. A partir de 1732, le prince de Soubise se remarie et confie le réaménagement de l'intérieur à Germain Boffrand, dont les salons rocaille subsistent aujourd'hui. Puis en 1808, Napoléon Ier installe les Archives nationales à l'hôtel de Soubise, en attendant la construction d'un bâtiment spécifique, au Champ-de-Mars, qui ne sera finalement jamais construit. Au cours du XIXe siècle, les Archives nationales commencent à collecter les archives des ministères. Elles s'étendent autour de l'hôtel de Soubise avec la construction des « grands dépôts » sous Louis-Philippe et Napoléon III.  En 1867, est créé le Musée des Archives  où sont exposés les documents les plus remarquables. En 1927, l'hôtel de Rohan, occupé jusqu'ici par l'Imprimerie nationale, est lui aussi affecté aux Archives nationales. et permet de conserver les minutes des notaires de Paris. 

 

Le bâtiment de la Société des Cendres 

Derrière sa façade classique se cachait une usine pas comme les autres... Des « laveurs de cendres » y œuvraient. Ce métier méconnu consistait à traiter les déchets des bijoutiers et joailliers, afin de récupérer l'or, l'argent ou encore le platine qui s'y trouvent mêlés à toutes sortes de poussières. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, cette activité était confiée à des professionnels.. Mais les orfèvres et bijoutiers parisiens trouvaient le service mal effectué et trop cher. En 1859, ils choisissent donc de s'occuper eux-mêmes des rognures et limailles minutieusement récupérées dans leurs ateliers, et créent à cette fin la Société des cendres! C'est une sorte de coopérative, dont les clients sont aussi les actionnaires. Le bâtiment tel qu'il existe aujourd'hui a été construit pour cette jeune société en 1867. À l'époque, les grands bourgeois du Marais étaient partis pour le faubourg Saint-Germain et le quartier avait été laissé à l'industrie. Le bâtiment abrite donc aujourd'hui le magasin Uniqlo. 

 

Nous avons hâte de vous retrouver pour nos visites guidées et balades thématiques dans le Marais pour en découvrir les hôtels particuliers ! Et puis aussi le volet plus contemporain pour les amateurs de galeries d'art avec nos visites guidées des galeries du Marais !