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Vous avez parlé d'art naïf ?

Des Mots et des Arts vous fait visiter l'exposition du musée Maillol sur les grands maîtres naïfs !

Le musée Maillol expose jusqu'au 19 janvier 2020 les grands représentants de l'art naïf français parmi lesquels on trouve Séraphine Louis et le Douanier Rousseau, bien sûr, mais aussi des artistes quasiment inconnus aujourd'hui comme Camille Bombois, Dominique Peyronnet ou encore Ferdinand Desnos. 

Ce faisant, il renoue avec l'histoire de sa fondatrice Dina Vierny, muse et modèle d'Aristide Maillol, qui promut dans sa galerie le travail de ces "peintres naïfs" avant de leur consacrer la première exposition organisée au Musée Maillol, inauguré en 1994. 


Mais qu'est-ce que l'art naïf ? 

Devant l'hétérogénéité des artistes, de leurs œuvres et de leurs approches stylistiques, mais aussi devant la diversité des noms qu'on a pu leur donner - "maîtres populaires de la réalité", "primitifs modernes", "peintres du cœur sacré"...- il est parfois difficile de savoir de quoi on parle quand on parle d'art naïf ! 

Cette expression désigne en fait des artistes qui ont évolué en dehors des circuits traditionnels du monde artistique. Souvent autodidactes, ils n'ont pas fait de leur art un métier - à l'image d'Henri Rousseau, qui doit son nom à sa profession de douanier, ou encore de Camille Bombois qui a longtemps été bobinier dans une imprimerie. 

Par ailleurs, et cela malgré leurs différences, ils partagent également un même refus des canons de l'art figuratif, en particulier de la perspective, ainsi qu'une certaine prédilection pour des sujets populaires liés à la vie quotidienne. 


Pour autant, l'expression d'art naïf est un peu trompeuse…. et comme l'a écrit Louis Aragon "il serait naïf de croire cette peinture naïve".


Ainsi les peintres dits naïfs ont souvent une très bonne connaissance de  l'histoire de l'art et y font référence dans leurs œuvres. C'est le cas notamment de Jean Ève, qui se prend de passion pour la peinture alors qu'il visite une exposition de Courbet, et de Camille Bombois, dont le travail renvoie notamment à la peinture du Siècle d'or néerlandais et à l'iconographie de la Vénus pudique.

Et contrairement à ce que l'on pourrait croire aujourd'hui, certains de ces artistes, complètement tombés dans l'oubli, ont rencontré un grand succès de leur vivant à l'image d'André Bauchant. Ce dernier, 
surnommé « le peintre jardinier », a ainsi été exposé partout dans le monde, aux côtés d'artistes très fameux comme Kandinsky, et a également travaillé pour les Ballets russes avant de recevoir la Légion d'honneur. 

D'où l'intérêt de redécouvrir aujourd'hui l'oeuvre de ces "peintres naïfs" injustement négligés par la postérité ! 

Et pour réserver votre visite guidée de l'exposition "Du Douanier Rousseau à Séraphine: Les grands maîtres naïfs", c'est par ici !